lundi 6 juin 2011

#DSK jusque dans nos campagnes

Alors que Dominique Strauss-Kahn, comparaît aujourd'hui devant le tribunal de New York, le récent communiqué de l'OJD sur "l'affaire DSK" est riche d'enseignements. L'OJD a établi le classement des sites dont l'audience a le plus profité des démêlés de Dominique Strauss-Kahn avec la justice américaine.
Sans grande surprise ont y voit que les grands sites d'info sont les mieux servis : lepoint.fr, lepost.fr, lefigaro.fr, lemonde.fr etc ont connu sur la semaine 21, les plus fortes progressions d'audience. Autant en pourcentage qu'en valeur absolue (+ 5 millions de visites pour lemonde.fr ce qui constitue un record).
Mais ce qui est tout aussi remarquable, c'est que les sites d'information de la PQR ont eux aussi profité de l'effet DSK.
Les trois premiers sites d'info français de la PQR certifiés OJD (Ouest France, Sud Ouest, Le Telegramme) ont affiché des progressions de 16,51% (ouestfrance.fr), 22,04% (sudouest.fr) et 30,23% (letelegramme.com).
Etonnant ? Pas vraiment. D'une part car ces sites font partie de ceux qui ont suivi en continu l'affaire DSK (en clair ils ont fait le métier). D'autre part parce qu'ils sont aujourd'hui positionnés, certes sur le terrain de l'info locale et hyperlocale, mais aussi sur celui de l'information nationale et internationale. Un site d'info locale, ça n'existe pas.
Autant dire que si les grands groupes de PQR se mettaient en tête de muscler très sérieusement leurs rédactions web, ils pourraient allez chercher les grands sites d'info de la PQN sur leur terrain.
Avec un pic à 10 millions de visites en mars, Ouestfrance.fr n'en est déjà plus très loin.


jeudi 2 juin 2011

#eg8 : supercherie ou première historique ?

Cliquez ici pour voir cette image en grand
Puisque tout le monde y va de son analyse et de ses commentaires sur le e-G8 qui avait lieu au Jardin des Tuileries à Paris les 24 et 25 mai, je me lance aussi.
J'ai passé deux journées studieuses aux Tuileries et je n'ai pas eu l'impression d'y perdre mon temps.
Certes chacun pourra avoir son avis sur le discours d'ouverture de Sarkozy, sur cette théorie de l'Internet civilisé, sur la dictature du e-business, sur l'absence de certains acteurs importants de l'Internet mondial.
Quelqu'un a expliqué pendant ce forum, que ceux qui feront le web des 5 à 10 ans à venir n'étaient pas là, d'autres ont regretté que la CNIL ne soit pas invitée. Ce n'est pas faux et sans doute regrettable.
Malgré tout, un colloque, appelons-le comme ça, qui réunit sur deux jours : Mark Zuckerberg (Facebook), Eric Schmidt (Google), Rupert Murdoch (News Corp.), Arthur Sulzberger (New York Times), John Donahoe (eBay), Antoine Gallimard, Pascal Nègre, Jeff Jarvis, Lawrence Lessig, Yuri Milner, John Perry Barlow, Hiroshi Mikitani, Sean Parker, Xavier Niel, Jimmy Wales et beaucoup d'autres doit-il être résumé d'un simple : "L'e-G8 Internet fait Pschitt" ?
Personne n'est dupe. Il est bien évident que l'Elysée et Publicis (organisateur du eg8) ont soigneusement sélectionné leurs invités, soigneusement choisi les questions qui leur étaient posées, soigneusement préparé, peut-être à l'avance, le communiqué qui a été soumis aux chefs d'Etat et de gouvernements du G8 de Deauville. Publicis n'est pas pour rien l'un des plus grands groupes de communication au monde...
Il est vrai aussi que certaines conférences engageaient plus à la sieste qu'à la prise de notes, que certains ateliers ont accouché de belles grosses souris et que quelques intervenants étaient parfois à côté de la plaque.
En revanche, pourquoi ne pas dire que l'intervention de Zuckerberg valait la peine qu'on l'écoute attentivement, que les déclarations d'Eric Schmidt étaient d'une grande cohérence et que le débat Mitterrand/Nègre/Barlow sur la propriété intellectuelle, ponctué par l'intervention de Jérémie "On n'est pas des voleurs" Zimmermann (La quadrature du Net), aussi décousu et parfois surréaliste soit-il, a eu le grand mérite de montrer qu'il y a deux mondes (au moins) au coeur de l'Internet mondial.
Mais n'est-ce pas là le propre d'un forum ?
Comment les défenseurs de "l'Internet libre et accessible à tous", pouvaient imaginer qu'il en serait autrement pour cette première mondiale ? D'autant que ceux-là se sont offert une tribune qu'ils n'auraient sans doute pas eue ailleurs en organisant au coeur du eg8, une conférence de presse dénonçant... le eg8.
La seule chose que l'on puisse craindre du e-G8, finalement, c'est le souhait qu'a émis Nicolas Sarkozy sur son avenir. J'ai bien entendu que le président de la République proposait, en substance, d'organiser ce forum chaque année.
Là, il paraît évident qu'un contre sommet s'imposera.