vendredi 6 mai 2011

Les rédactions des groupes de PQR doivent-elles fusionner ?

Chaque semaine ou presque, les médias, les journaux ou leurs principaux fournisseurs (les agences de presse) nous expliquent que les journaux cherchent désespérément un modèle économique qui leur permettrait de continuer à gagner de l'argent. Ou d'arrêter d'en perdre.
En clair ils cherchent comment survivre à quinze années d'information gratuite sur Internet.
Alors reviennent en boucle souvent les mêmes noms : Murdoch et le Daily (10 millions de dollars de pertes au premier trimestre 2011), le New York Times qui fait désormais payer à partir de 20 articles consultés ou encore les quotidiens qui vendent sur tablette quelque chose qui ressemble à une version PDF.
Et la PQR dans tout ça ? Il y a ceux qui ont choisi de tout donner gratuitement ou presque, ceux qui font exactement l'inverse et au milieu quelques-uns qui offrent à petite dose. Mais tous ont bien l'intention de "monétiser leurs contenus" le plus rapidement possible.
Pour cela il n'y a qu'une solution : instaurer des zones payantes sur leurs sites. Et pour cela il n'y a qu'une seule solution : réussir la mutation de leurs rédactions.
Le salut passe par là. Certes les tablettes permettront de générer quelques revenus, mais jamais assez pour payer 250 journalistes. Jamais assez pour financer du journalisme de qualité, du journalisme d'enquête, du journalisme d'investigation.
Jacques Hardoin, le patron de La Voix du Nord, doit annoncer le 22 mai, la fusion des rédactions du Groupe Voix du Nord. En clair, il va expliquer aux journalistes de La Voix du Nord, de Nord-Eclair de Direct Lille et de lavoixdunord.fr que tous vont devoir travailler pour tous les supports du groupe.


Médias du Nord - Jacques Hardoin sur la fusion... par mediasdunord

Pari audacieux auquel sans doute bien d'autres groupes de presse régionaux ont rêvé sans jamais oser le mettre en pratique.
Pourtant, la mutation que veut opérer Jacques Hardoin au sein de ses rédactions est peut-être le meilleur moyen de "monétiser les contenus" de son groupe. On peut imaginer qu'en fusionnant ainsi ses rédactions, un groupe de PQR aura la possibilité de distribuer gratuitement de l'information en continu (qu'elle soit locale, nationale ou internationale) et de vendre de l'information à forte valeur ajoutée (locale, mais aussi nationale et pourquoi pas internationale). Et cela sur tous les supports existants : le papier, le web classique, le web 2.0, les tablettes, les smartphones et même l'audiovisuel local.
Mais il faudra probablement pour cela que les journalistes modifient radicalement leurs méthodes de travail. Pas celles de l'enquête ou de la recherche d'information, celles-ci sont éprouvées et efficaces. En revanche, il leur faudra se mettre au rythme du web, au rythme de leurs lecteurs, de leurs vies, de leurs habitudes de consommation de l'information.

2 commentaires:

  1. j'avais laissé un comm il y a quelques temps pour indiquer une erreur dans ce billet... comm pas validé, erreur pas corrigée...
    pourquoi ?

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  2. Bonjour, je n'ai pas vu ce comm. Il n'y a pas de modération des comms. Vous pourriez le reposter ?

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